Hier, je me suis lancée. Dans le vide. D’accord, j’étais équipée. J’avais tout ce qu’il fallait en moi pour réussir. Mais l’équipement allait-il faillir au dernier moment? Ma voix allait-elle vaciller? Ma mémoire flancher? Mes mots s’entortiller?

 Hier, j’ai donné ma première conférence en tant que consultante en santé. J’ai donné de nombreux cours auparavant. Me retrouver devant une classe ne me terrifie pas. Le rôle et la position de professeur m’allaient bien. Je m’y sentais à mon aise. Est-ce que mon nouveau rôle, ma nouvelle mission d’informer et d’inspirer les gens afin qu’ils reprennent le contrôle de leur corps, de leur santé allait-elle aussi bien m’aller? Avais-je fait le bon choix que de me jeter dans le vide, seule devant tous ces gens?

Il y a trois jours, je me suis réellement questionnée à savoir quelle folie m’était passée par la tête pour que je me mette dans une telle situation. Personne dans mon équipe ne fait de conférence seul. Personne. C’est peut-être pour ça que je l’ai fait. Je ne suis pas de ceux qui font comme les autres. Il reste à l’assumer. Pas facile de faire sa place dans un nouveau monde, dans une nouvelle ville au milieu d’inconnus. Je l’ai fait hier. Et je suis très fière de moi.

De magnifiques personnes intéressées sont venues m’entendre, malgré la nuit froide. À l’écoute. Curieuses. Souriantes. Du bonheur. Vraiment. Je n’en ai pratiquement pas dormi de la nuit! Alors je peux dire que j’ai trouvé ma place, même si le siège est froid et raide par moment. Même si je dois jouer du coude avec mes peurs pour m’y asseoir.

Je vous raconte mon aventure d’hier en me disant que peut-être l’un d’entre vous vit la même chose : seul au bord du ravin, des petits démons à l’oreille lui susurrant que le parachute ne s’ouvrira pas, c’est sûr. Qu’il ne devrait pas sauter. Où sont nos anges dans ces moments de doutes? Hier, j’ai demandé à ma sœur de m’accompagner. Un ange. On en a tous. Plusieurs. Prêts à nous guider. Il ne suffit que de demander.

 Dans son merveilleux livre Ce dont je suis certaine, Oprah nous cite un extrait d’une chanson de Lee Ann Womack qui lui a permis de profiter au maximum d’un moment terrifiant. Le voici :

 » When you get the choice to sit it out or dance, I hope you dance. »

C’est ce que je me suis répété avant de commencer ma conférence.

Et j’ai dansé.

27 janvier 2015